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Marseille : Exposition Lumière & Douceur de Raphaël Ponson au Musée Regards de Provence

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Le Musée Regards de Provence rend hommage au mariniste et paysagiste, Raphaël Ponson (1835-1904), connu en peinture comme l’inventeur des calanques de la côte marseillaise et pour ses effets de lumière sur les rocs, les vagues et dans le ciel.

Près de quatre-vingt toiles et aquarelles issues de la collection de la Fondation Regards de Provence, de musées et collectionneurs privés sont révélées au Musée Regards de Provence, du 30 mars au 28 aout 2016.

L’inventeur des calanques

Raphaël Ponson partage son temps entre grands formats soignés pour les Salons et esquisses sur le vif, avec pour sujet quasi exclusif et qui a établi sa réputation, la côte marseillaise et ses abords, en privilégiant les effets de lumière sur les rocs, les vagues et dans le ciel : Feu, Terre, Eau et Air réunis. Il devient ainsi en peinture l’inventeur des calanques et, quand il ne peint pas celles de Sormiou et Morgiou, les plus proches de la ville, il s’établit à Cassis pour en rendre les différents aspects du port et représenter l’entrée de Port-Miou ; il y sera assidu de 1865 à 1895.

Douceur des journées bénies

Ces tableaux répondent à la demande d’une clientèle de  marcheurs désireux de posséder en image les lieux dont ils ont découvert l’âpre beauté. En 1872, le critique d'art Marius Chaumelin, reconnaît à la peinture de Ponson ce rôle de mémento des lieux pittoresques et des jours heureux. Evoquant une côte qui « présente les falaises les plus abruptes, les calanques les plus solitaires, les ravins les plus profonds, les roches les plus colorées et les plus bizarrement dentelées qu’on puisse rêver ». Il remercie le peintre d’avoir ravivé l’impression des «  journées bénies » qu’il a « passées au beau temps de sa jeunesse au milieu de cette nature sauvage ».

« Abrupt, bizarrement, sauvage », ces termes avouent que cette peinture n’est pas seulement réaliste et qu’il serait erroné d’y voir les lieux tels qu’ils étaient ou sont encore. Ils peuvent être recomposés ou recadrés selon les besoins de la composition ou agencés selon le goût du temps. Ainsi les vues des calanques, pourvues de premiers plans dans l’ombre inventés pour l’effet de profondeur, jouent, par un fort contraste entre aridité absolue du roc et bleu vert de l’eau, sur l’accidenté et la « sauvage grandeur », soit ce qui se nomme précisément le « pittoresque ».

Subsistent des émanations du goût romantique pour le « sublime » — le paysage est alors laissé à sa nudité minérale ou hanté par un vol effaré de mouettes — ; plus souvent ce « sublime » est tempéré par le « typique », c’est-à-dire par des scènes de genre, des personnages de pêcheurs venant ancrer l’étrangeté de la nature dans la rassurante pérennité des activités humaines. Mais ces ingrédients ne suffisent pas à définir l’art de Ponson. Si chez lui une voile vient animer l’horizon marin, c’est aussi pour aviver le bleu d’une touche blanche et si falaises, criques et  rocs sont ses lieux d’élection, c’est que leurs découpes aux arêtes vives structurent la vue, mettent en évidence la profondeur et siéent à un peintre de la brosse et du couteau autant que du pinceau : aux premiers plans de rochers reviennent les touches les plus drues, aux ciels une facture délicate et lisse, aux eaux calmes et souvent étrangement vertes de subtils effets de transparence.

L’art de la lumière

Certes la nécessité de vivre de sa peinture en livrant aux amateurs des variantes d’œuvres qui, dans les Salons, ont connu le succès explique une production surabondante. L’essentiel reste cependant son art de la lumière. Ponson excelle dans les temps couverts qui la filtrent autant que dans l’intense réverbération des roches que rend un éclaboussement de touches, dans les vues au ras de l’eau qui s’étale en calmes replis ou scintille d’écume, fraîches lumières matinales, pleins soleils de midi ou crépuscules miroitants. Mer et soleil jouant de concert, voilà qui nous attire bien plus que la nostalgie de sites que le peintre semble ressusciter pour nous.

Peu de peintres ont su comme Ponson rendre les effets de la lumière et jusqu’à sa vibration et, entre rocs sombres savamment agencés par la gravité sur l’eau luisante et dalles étincelantes surplombant une mer lustrée, nous en laisser contempler les jeux pour partager une jouissance qui n’a d’autre nom qu’extase matérielle.

Lumière & Douceur de Raphaël Ponson

Exposition au Musée Regards de Provence, à Marseille
Du 30 mars au 28 août 2016

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h.  Fermeture : 1er mai, 15 août.

  • Billet expositions temporaires : Plein Tarif : 6,50 €. Tarifs  réduits: 5,50 € - 4,70 € - 2,00 €.
  • Billet couplé expositions temporaires & scénographie permanente : Plein Tarif : 8,50 €. Tarifs réduits 7,50 €, 6,50 €
  • Visites commentées : tarif d’entrée + 6 € /pers., le mardi et samedi à 15h et tous les jours sur réservation.
  • Visite commentée gratuite le samedi à 10h30, hors droit d’entrée sur réservation (6 à 25 personnes).

Musée Regards de Provence : Allée Regards de Provence - Avenue Vaudoyer, 13002 Marseille

www.museeregardsdeprovence.com

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